samedi 25 octobre 2014

"J'ai essayé de vous apprendre à éprouver un petit frisson de satisfaction artistique, à partager non point une émotion des personnages du livre, mais les émotions de son auteur. Les joies et les difficultés de la création. Nous n'avons pas glosé autour des livres, à propos des livres, nous sommes allés au centre de tel ou tel chef-d'œuvre, au cœur même du sujet."
Valdimir Nabokov

http://tempoecorrespondances2014.blogspot.com

mercredi 22 octobre 2014

Prochainement une proposition de synopsis et le premier chapitre du roman inter-nautique multi-génénérationnel . .

"L'important c'est d'aimer" d'Andrew Zulawski (1974)

ou "l'amour ne suffit pas" comme dans La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat (2014)

ou L'Amour dure trois ans, le roman (1997) de Frédéric Beigbeder . . 

ou son film (2011)  ? 

samedi 19 juillet 2014

Le Moving Art ou la rencontre entre art et surprise pour des "Théâtres en présence(s)" romanesques en "cercles/fictions"

"Tempo è galant'uomo"


Entreprendre pour apprendre "En lisant, en écrivant" : de la lecture à l'écriture..

Une installation romanesque à 5 branches
à la recherche d'une esthétique contemporaine :

Le Moving Art ou la rencontre entre art et surprise
pour des "Théâtres en présence(s)" romanesques en "cercles/fictions" . .

Aki Kuroda, Installation

Le théâtre, un art total
en perspective croisée avec les arts plastiques, la musique et la danse, le cinéma..








 Pourquoi écrire ?

"J'ai écrit pour pouvoir penser."
Joël Pommerat, Théâtres en présence

"ce monde de communication a développé ce processus de brouillage par le représentation", ibid.

. . Pourquoi le roman ? 

"Je ne voulais qu'essayer de vivre ce qui voulait spontanément surgir de moi.
 Pourquoi était-ce si difficile ?
Emile Sinclair dans Demian de Hermann Hesse

"Que sais-je ?", Montaigne
 
"Tempo è galant'uomo" , Figaro dans Le Mariage de Figaro (III, 5)

. . Pourquoi le passage obligé par "les anneaux nécessaires d'un beau style" ?

"Le style, c'est l'homme même", Buffon
"Tout est dans la forme", Balzac

. . Pourquoi choisir une image, un lieu ?

"On ne pense que par images, si tu veux être philosophe écris des romans", Albert Camus

. . Pourquoi commencer par le "roman familial" ? Pourquoi partir de soi ?

 "une bande passante de sensibilité", Marcel Proust


— Alors, tu vas vraiment faire ça ? « Évoquer tes souvenirs d’enfance »… Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas. Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux « évoquer tes souvenirs »… il n’y a pas à tortiller, c’est bien ça.
Enfance, Nathalie Sarraute (1983) 

"Connais-toi toi même" 
(inscription sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes)

"Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous", Victor Hugo
Parce qu'il est très difficile d'inventer des personnages..

  . . Pourquoi ne pas en rester là ?


"Si les portes de la perception étaient ouvertes, tout apparaîtrait à l'homme -- tel quel --."
Bill Viola 

"La vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache ?" André Malraux

  . . ce qu'il se cache ?  

"Je est un autre", Arthur Rimbaud
"La vraie vie est absente", ibid.

. . Comment ne pas en rester là ?



 "Parce que c'était lui,  parce que c'était moi", Montaigne

"Je lutte contre une sensation permanente d'éclatement ... Or je suis convaincu que ces plusieurs pourraient avoir, chacun, une oeuvre à développer, un point de vue particulier à déployer."
Joël Pommerat, Troubles

Viktor Vanetsov : "le chevalier à la croisée des chemins" (1882)


. . Comment et pourquoi dépasser les représentations de soi ?

"C'est la contradiction qui donne la vie en littérature", Balzac 
"Je ne peins pas l'homme, je peins le passage", Montaigne
"Deviens ce que tu es", Nietzsche
"les départs qui déchirent le coeur", Rimbaud 

. . Pourquoi un roman "collectif"

"Amant alterna Camenae", Virgile
(Les Muses aiment les chants alternés)

"C'est la contradiction qui donne la vie en littérature", Balzac  

"Ensemble c'est tout", Anna Gavalda

"C'est l'époque qui lit à travers moi", Roger Plachon (metteur en scène)

. . Pourquoi  devenir metteur en scène de sa propre vie par la création romanesque, démiurge ?


 "Devenez poètes de votre propre vie", Goethe 

Pourquoi créer "de l'inconnu" ?

Victor Mikhailovich Vasnetsov (1848-1926), Paysage

"Father and son", Cat Stevens dans Cendrillon de Joël Pommerat

Une relation vivante avec le théâtre contemporain permet-elle de mieux lire son époque ?

Parole symbolique : "le vrai sang"  d'une parole signifiante, au présent coïncidence/Alma Mater

(épanadiplose/palimseste)

à suivre .. 


"Samuel Beckett est peut-être l'écrivain le plus riche et le plus personnel de notre époque. Les pièces de Beckett sont des symboles au sens exact du mot", Peter Brook, L'Espace en présence (p.82)

"Es ventre de la femme le verbe s'est fait chair", Dedalus, Joyce

"Tout est signe et tout signe est message", Proust, Le Temps retrouvé

Le "théâtre d'action" : temps d'une parole inscrite dans le temps, une parole en acte, une "sempervive"

"une parole plus profonde que la tolérance", Hannah Arendt

Joël Pommerat, Théâtres en présence (p. 28-29)

Quand je travaille je cherche à replacer le spectateur dans un temps précis, concret.
Un temps qui puisse rassembler spectateurs et acteurs dans un lieu donné.
Un temps capable de relier fortement des êtres les uns aux autres*, par exemple : comme un groupe de personnes face à un danger commun.
* symbole (étymologie du mot re-ligion : "ligare")
Et c'est cela que j'appelle "le rapport au réel" dans mon travail : la recherche d'un rapport au temps réel, au temps présent, à l'instant. D'où découle un rapport à l'espace réel qui est l'espace commun de l'acteur et du spectateur. commun.
Je cherche à rendre l'intensité du temps qui passe, seconde après seconde, comme aux moments de notre vie les plus essentiels, pendant une expérience qui nous confronte à nous-mêmes, au plus profond.
"Nous pouvons passer beaucoup de temps en répétition avec les comédiens à rechercher le poids d'un gestes, le juste poids d'une parole prononcée.
Ce que j'appelle le poids des choses, c'est la recherche du rapport le plus direct possible (intime peut-être) entre l'acteur et les mots du texte, les silences du texte, les mouvements et les gestes.
Je demande aux acteurs d'être concrets, ce qui ne veut pas dire être explicatifs ou logiques, mais de créer un rapport avec les mots qu'ils prononcent."
(ibid)


et le "temps retrouvé" de l'innocence : 


"d'une parole plus profonde que la tolérance", Hannah Arendt 
 

"j'aime la vie et c'est pourquoi j'aime tout ce qui a été imprégné par le temps, le temps qui est la forme la plus concrète de notre existence."
Au Monde, Joël Pommerat, La plus jeune (p. 56)

"Tempo è galant'uomo", Figaro (III, 5)


Orphée et Eurydice

http://tempoemythe.blogspot.com

à suivre..


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Le théâtre, un art total

en perspective croisée avec les arts plastiques, la musique et la danse, le cinéma..

"Tempo è galant'uomo"

Une installation romanesque à la recherche d'une esthétique contemporaine :


1 + 1 = 3 + 2 = 5


 "E = MC2"


"E pur si muove", Galilée



"Il faut aller au-delà de l'image", Yoyo Maeght


et des mots . .

La Fée dans Cendrillon de Joël Pommerat

"Les mots faisaient primitivement partie de la magie, et de nos jours encore le mot garde beaucoup de sa puissance de jadis. Avec des mots un homme peut rendre son semblable heureux ou le pousser au désespoir, et c'est à l'aide de mots que le maître transmet son savoir à ses élèves, qu'un orateur entraîne ses auditeurs et détermine leurs jugements et décisions. Les mots provoquent des émotions et constituent pour l'homme le moyen général de s'influencer réciproquement"
Freud, Introduction à la psychanalyse
 
. . des maux ?



La Narratrice dans Cendrillon de Joël Pommerat

"Dans l'histoire que je vais raconter, les mots ont failli avoir des conséquences catastrophiques sur la vie d'une très jeune fille. Les mots sont très utiles, mais ils peuvent être aussi très dangereux. Surtout si on les comprend de travers. Certains mots ont plusieurs sens. D'autres mots se ressemblent tellement qu'on peut les confondre.
C'est pas si simple de parler et pas si simple d'écouter."

. . au-delà des images, des mots et des maux, de nos modes de représentation habituels ?

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Avis de recherche d'une "belle personne"  .


Le Moving Art ou la rencontre entre art et surprise
pour des "Théâtres en présence(s)" romanesques en "cercles/fictions"



Aki Kuroda, Installation




Une belle rencontre, vendredi 11 juillet


le lendemain de la soirée de signature par Yoyo Maeght de sa Saga Maeght
à "L'Arbre à Lettres", rue Boulard (Paris, 14ème)


Yoyo Maeght et le peintre Thierry Bisch

De belles rencontres, des rencontres inattendues parfois .
 Mick Jagger, Catherine Deneuve et Andy Warhol
(Photo offerte par Yoyo Maeght sur facebook)


Portrait de Yoyo Maeght, histoire d'une saga familiale . .


à suivre..



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"Quand on n'espère pas, on ne rencontre jamais l'inespéré 
qui est inconnaissable et inaccessible"
Héraclite


The Veiling, Bill Viola

 "une bande passante de sensibilité", Marcel Proust




The Encounter (la rencontre), Bill Viola (2012)
 
"Si les portes de la perception étaient ouvertes, tout apparaîtrait à l'homme -- tel quel --."


Les belles rencontres . .

"Là,  tout n'est qu'ordre et beauté, 
Luxe calme et volupté"
"L'Invitation au voyage", Baudelaire 

 


Maestro de Léa Frazer
 

"Je ne peins pas l'homme, je peins le passage", Montaigne
 

 et les autres . .

"On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiment", André Gide
"Inquiéter, tel est mon rôle. Le public préfère toujours qu'on le rassure. Il en est dont c'est le métier. Il n'en est que trop." ibid.


"L'homme n'est pas bon", Valère Novarina, L'Opérette imaginaire



 "C'est la contradiction qui donne la vie en littérature", Balzac 


1 + 1 = 3 + 2 = 5


 "E = MC2"


"E pur si muove", Galilée



A suivre..



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"Je ne cherche pas je trouve", Picasso



Il Trovatore, création à Rome en 1853, opéra romantique, entre héroïsme et bel canto : direction de Daniele Gatti au Festival de Salzbourg 2014, mise en scène d'Alvis Hermanis dans un Musée..


 "Le Joueur de luth", Giovanni Busi


" De la musique avant toute chose "


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lundi 2 juin 2014

"Tempo è galant'uomo" * : une arborescence romanesque inter-nautique pour des théâtres en présences polyphoniques


* Figaro dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (Acte III, scène 5) 

"Heureux avec ma femme au fond de l'Andalousie", dit Figaro (III,5)


Entreprendre pour apprendre "En lisant, en écrivant" : de la lecture à l'écriture..

et vous, où êtes-vous "heureux" ?


"une scène de théâtre est un des lieux du monde où je suis heureux" 
Pourquoi je fais du théâtre, Albert Camus 

http://tempoetheatre.blogspot.com

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Vous pouvez participer à tout moment à l'écriture de ce roman.

 Envoyez vos articles, phrases, paragraphes, pages, articles et/ou chapitres et story-board
à cette adresse : 
 

O

Conçue comme une installation contemporaine destinée à favoriser un dialogue générationnel et intergénérationnel, cette odyssée romanesque polyphonique internautique multi-générationnelle expérimentale en perspective croisée avec une enquête anthropologique sur la place du sujet dans l'histoire de la représentation et de la communication à l'école du spectateur aujourd'hui (cf. Rubriques Littérature et société) raconte l'histoire de romanciers en devenir d'aujourd'hui se posant la question de savoir s'ils vont ou pas devenir romanciers aujourd'hui, c'est-à-dire lire, écrire et penser leur époque à partir du "temps retrouvé" de leur imaginaire suivant les voix d'une "échologie du temps perdu retrouvé" ouverte par Marcel Proust :

"C'est l'époque qui lit à travers moi."
Roger Planchon (metteur en scène)

Chaque romancier internaute met en scène sa propre histoire à partir d'un personnage fictif double de lui-même dans le cadre fictionnel qui lui correspond dans cette constellation à 5 branches, associant, si possible, lecture et écriture d'un spectacle comme d'un roman à l'école du spectateur d'aujourd'hui.

Du héros au personnage suivant le fil d'une intrigue : 1ère étape au Collège

Une remise en cause des notions d'intrigue et de personnages ? 2ème étape au Lycée 

Un retour aux notions d'intrigue et de personnages ? 3ème étape à partir de 18 ans

Le making of de ces trois romans collectifs expérimentaux :
Entreprendre pour apprendre "En lisant, en écrivant" (de la lecture à l'écriture)

Le roman des romans : Vertige de l'artiste entre Narcisse et Prométhée, réflection méta-romanesque

Les pages de ces romans comme autant de fractales recombinables jusqu'en décembre 2014 suivant un mouvement brownien ("working in progress") seront mises en ligne au fur et à mesure des propositions de phrases, de paragraphes, de pages, d'articles et/ou de chapitres des romanciers internautes orchestrées par les différents comités éditoriaux afin de représenter des courbes de mosaïques multigénérationnelles en "cercles/fictions" :

"Amant alterna Camenae", Virgile
("Les Muses aiment les chants alternés")

A la recherche du "temps retrouvé" d'une esthétique indissociable d'une éthique contemporaine multi-générationnelle qui permette de renouer avec les liens de causalité d'une pensée magique et logique sur les axes diachroniques et synchroniques d'un imaginaire à la fois personnel et collectif, de "cercles/frictions" en "cercles/fictions", de cercles vicieux en cercles vertueux, de "tour(s) d'écrou(s)" en dé-"tour(s) d'écrou(s)", cette mise en scène d'écritures romanesques par jeu d'échos de subjectivités assumées proposée en 2006 dans le cadre scolaire d'un projet Comenius sur internet http://recrearte.org , rebondit d'années en années, après bien des éclipses, pour représenter aujourd'hui une constellation à cinq branches afin de continuer à s'écrire sur le pont des Arts, contre vents et marées parfois contraires, au gré de la "boussole intérieure" de chacun suivant l'expression de Bergson pour qui la joie est signe de création, animée par "l'étincelle motrice et joyeuse" chère à Marcel Proust.



 
Le Pont des arts : photos de Maxime pour illustrer la rencontre du personnage de roman avec l'art, dans sa ville, Paris en 2008

"Vertige, l'escalier magique" de Léon Spilliaert (1918) -
Tableau choisi par Maxime pour illustrer son univers poétique en 2008 


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Proposée au Lycée en 2006, dans le cadre scolaire d'un projet Comenius sur http://recrearte.org, puis en 2008 sur http://tempoecorrespondance, après avoir connu des éclipses, cette odyssée romanesque inter-nautique polyphonique s'est développée pour représenter aujourd'hui une constellation à cinq branches qui continue de lire "à rebours" notre époque, par le biais de l'écriture romanesque en contrepoint d'une société qui favorise le "processus de brouillage par la représentation" ainsi que l'explique Joël Pommerat dans Théâtres en présence (p.12), "En lisant, en écrivant"* contre vents parfois contraires, parce que la forme romanesque comme le théâtre, en lien avec tous les arts, s'inscrivant dans la continuité et la durée, la succession et la simultanéité de suites logiques et magiques à la fois, permet "d'échapper à l'injonction de vitesse qui partout semble la légitimité du temps" et "de se délivrer de l'addiction virtuelle, de penser son histoire en termes de destin et de se réapproprier sa propre langue. Ce sont ces trois aventures intérieures, qui n'en sont qu'une, que je vais essayer de vous encourager à reconnaître."
* Julien Gracq

Ces paroles d'Olivier Py extraites de "La parole comme présence à soi et au monde" pour la Leçon inaugurale qu'il a prononcée le 4 décembre 2009 au TNP de Villeurbanne à l'occasion du Séminaire national "Enseigner le théâtre au Collège et au Lycée aujourd'hui" furent, avec cette constatation du sociologue Jean Baudrillard : "Les événements ont dépassé la vitesse du sens", mon viatique lorsque j'ai accepté d'enseigner de nouveau dans le cadre normatif d'un Etablissement scolaire où je souhaite pouvoir continuer à innover pour accompagner "la génération qui vient" dans les classes qui me sont confiées en corespondance avec les élèves d'Options Théâtre en Partenariat avec l'Odéon-Théâtre de l'Europe et La Comédie Française, Les Théâtres de la Ville et de La Colline ainsi que le Théâtre du Rond-Point, tout en poursuivant l'aventure d'écriture romanesque polyphonique et inter-nautique qui me semble pouvoir permettre à chaque romancier en devenir de participer en metteur en scène de sa propre histoire en correspondance, en profondeur, avec celle des autres internautes lecteurs et/ou romanciers en devenir, par la re-lecture et la ré-écriture de leur époque, à une révolution sémiotique du goût qui exprime cette dernière : "C'est l'époque qui lit à travers moi" affirme Roger Planchon, metteur en scène, au cours d'un entretien en 1975.

Conçue donc comme une installation contemporaine destinée à favoriser un dialogue générationnel et intergénérationnel inter-nautique, en perspective croisée avec une enquête anthropologique sur la place du sujet dans l'histoire de la représentation et de la communication à l'école du spectateur aujourd'hui (cf. Rubriques Littérature et société), cette aventure d'écriture met en scène sous la forme de romans initiatiques composés de suites et de fragments associant lecture et écriture ("En lisant, en écrivant" de Julien Gracq) le visible et l'invisible pour faire entendre la musique d'un spectacle comme d'un roman, d'un tableau ou d'une partition musicale de notre temps en lien avec l'intemporalité et l'universalité des "classiques", des personnages en quête d'identité profonde, de cette "étincelle motrice et joyeuse" d'"un Temps retrouvé" suivant la voie de La Recherche du temps perdu ouverte par Marcel Proust qui permet selon Bergson de reconnaître dans l'acte de création ce "supplément d'âme" incontournable pour transformer le négatif en positif à la manière de "La fée" dans Cendrillon de Joël Pommerat, sans se perdre dans les malentendus et les faux-semblants de ce que Marcel Proust appelle "l'oblique discours intérieur" ni "croire à l'objectivité de ce que l'on a soi-même élaboré" .


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"Les mots faisaient primitivement partie de la magie, et de nos jours encore le mot garde beaucoup de sa puissance de jadis. Avec des mots un homme peut rendre son semblable heureux ou le pousser au désespoir, et c'est à l'aide de mots que le maître transmet son savoir à ses élèves, qu'un orateur entraîne ses auditeurs et détermine leurs jugements et décisions. Les mots provoquent des émotions et constituent pour l'homme le moyen général de s'influencer réciproquement".
Freud, Introduction à la psychanalyse (cité en exergue de mon "Nouveau" dictionnaire des Synonymes en 1986)

La narratrice dans Cendrillon de Joël Pommerat

"Dans l'histoire que je vais raconter, les mots ont failli avoir des conséquences catastrophiques sur la vie d'une très jeune fille. Les mots sont très utiles, mais ils peuvent être aussi très dangereux. Surtout si on les comprend de travers. Certains mots ont plusieurs sens. D'autres mots se ressemblent tellement qu'on peut les confondre.
C'est pas si simple de parler et pas si simple d'écouter."
Cendrillon de Joël Pommerat

De "cercles/frictions" en "cercles/fictions", de cercles vicieux en cercles vertueux, de "tour(s) d'écrou(s)" en dé-"tour(s) d'écrou(s)", de suites logiques en suites magiques, de palimpsestes en anamnèses, se dérouleront "les anneaux nécessaires d'un beau style", du "vieux style" ou du "nappé" du roman traditionnel d'aventures et/ou d'apprentissage avec le héros ou le personnage pricipal d'une intrigue tels ceux de "La Comédie humaine" de Balzac au perspectivisme de Marcel Proust ouvrant la voie aux romans modernes et contemporains qui font éclater les notions d'intrigue et de personnages, avec notamment l'écriture fragmentaire de La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat ou du"roman album" inspiré des Mythologies de Roland Barthes. Ainsi, cette aventure d'écriture romanesque conçue comme "une échologie du temps perdu retrouvé" suivant l'expression de Raphaël Enthoven rebondit d'années en années pour proposer au romancier en devenir internaute de puiser au plus profond de lui-même afin de vivre autrement sa relation à l'écran et renouer avec les liens de causalité comme Sandra dans Cendrillon de Joël Pommerat grâce à l'intervention d'une fée des temps modernes sur les axes diachroniques et synchroniques du "temps retrouvé" d'un imaginaire personnel et collectif à la fois et participer à une révolution du goût qui tienne la distance sur la durée pour permettre à chacun de devenir "poète* de sa propre vie" suivant le voeu de Goethe, par la création artistique aujourd'hui.
* poète au sens étymologique de créateur.


 
La Fée dans Cendrillon de Joël Pommerat