dimanche 30 mars 2014

Tempo è reconnaissance (titre provisoire) : la 3ème branche de cette constellation romanesque expérimentale inter-nautique à 5 branches


à "l'art vivant"

Peut-on encore écrire après 17 ans ?

"Est-il possible, pense-t-il, qu'on n'ait encore rien vu, reconnu et dit de vivant ?"
Rainer-Maria Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (1910)



"Il me paraît toujours merveilleux que nous ayons eu devant les yeux, au temps de notre jeunesse, d'aussi purs poètes. Mais je me le demande avec une secrète inquiétude : des âmes aussi totalement consacrées à l'art lyrique seront-elles possibles à notre époque, avec les conditions nouvelles de notre existence, qui arrachent les hommes à tout recueillement et les jettent hors d'eux-mêmes dans une fureur meurtrière, comme un incendie de forêt chasse les animaux de leurs profondes retraites ?"
Hommage de Stefan Zweig à Rainer Maria Rilke
(cité par Patrick Modiano dans la préface des Cahiers de Malte Laurids Brigge de Rilke)

www.theatre-odeon.eu
Une année sans été de Catherine Anne,
mise en scène de Joël Pommerat
à Berthier-Odéon, 17ème (Petite salle) du 4 au 30 avril 2014



O O

Que mets-tu derrière le mot "reconnaissance" ?

m'a demandé Thomas le soir de la "générale" de Tartuffe, la création de Luc Bondy aux Ateliers Berthier mardi  25 mars 2014

La grâce d'un instant

"un instant où ça cesse, où ça cesse enfin de jouer, de composer. "
Joël Pommerat, Théâtres en présence (p. 12)

La civilisation :

L'Humanisme de la Renaissance

la Re(co)naissance humaniste dont les perspectives ont été faussées, voire forcées par la Contre-Réforme jésuite

"Le style, c'est l'homme même"

"L'art et la manière"

"Connais-toi toi-même"
"Gnothi seauton" (en grec ancien)
"Nosce te ipsum" (en latin)
L'Ecole d'Athènes, Raphaël (1509-1512)
(Palais du Vatican, Chambre des signatures)

"Malheur à toute espèce d'éducation qui nous montre le but au lieu de nous rendre heureux sur le chemin qui y conduit."
Goethe, Wilhelm Meister

"l’école est bien souvent un lieu de déresponsabilisation. Le terme d’école en lui-même, qui induit un rapport d’élève à maître, me paraît problématique. Ma conviction : c’est en plaçant les personnes dans les conditions réelles de la création et de la vie d’un spectacle sur la durée qu’on les fait mieux évoluer et grandir. J’ai eu envie aujourd’hui de mettre en place, avec ma compagnie, un projet qui soit une réponse concrète à ces interrogations et convictions. 

Joël Pommerat : Réponse à la première des "Trois questions posées à Joël Pommerat"  
Site de l'Odéon-Théâtre de l'Europe :  www.theatre-odeon.eu
Une année sans été de Catherine Anne : "Aller plus loin" : 19 avril 2013


Une année sans été de Catherine Anne,
mise en scène de Joël Pommerat
à Berthier-Odéon, 17ème (Petite salle) du 4 au 30 avril 2014

"Est-il possible, pense-t-il, qu'on n'ait encore rien vu, reconnu et dit de vivant ?"
Rainer-Maria Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (1910)
"Connais-toi toi-même"
"Gnothi seauton" (en grec ancien)
"Nosce te ipsum" (en latin)
Les ruines du Temple d'Apollon à Delphes


O + O = O+

Peut-on encore écrire après 17 ans ?

Trouve-t-on encore le temps, l'innocence et l'audace de la gratuité du jeu et du don ?

Après l'école ? 

Que mets-tu derrière le mot "reconnaissance " ?

Une superposition temporelle en "Cercles/Fictions"

Un "espace vide" pour des "théâtres en présence" :

un palimpseste pour la grâce d'un instant

(1+1 = 3)


"Vous avez parlé d'angoisse, j'ai parlé de plaisir... "

Réponse de Joël Pommerat à Aldo Naouri à l'Odéon , le 6 décembre 2010, artistes, écrivains et chercheurs débattaient sur le thème :
"Pourquoi faut-il raconter des histoires ? "


La gratuité et la spontanéité du plaisir, de l'enfance, du jeu.. de l'amour et de la confiance :

"qu’est-ce que le commerce, qu’en est-il de la relation commerciale qui nous unit tous les uns les autres dans nos sociétés occidentales ? Qu’est-ce que tout cela a transformé et instauré dans le lien et la relation sociale, humaine, dans un couple, dans une famille, un groupe d’amis ? Quand on se vend des choses les uns aux autres, quand on pense que l’autre ne fait rien de manière gratuite, qu’il est toujours dans la stratégie, quand, soi-même, on est dans ce rapport-là, cela influe nécessairement sur les rapports entre les hommes. Au-delà d’une espèce de critique un peu facile du libéralisme, j’ai envie de comprendre la portée du commerce. Forcément, celui-ci fait évoluer le rapport de confiance entre les individus. "

Joël Pommerat à propos de La grande et fabuleuse histoire du commerce
Propos recueillis par Catherine Robert, 10 octobre 2011 (Focus – 191 - Béthune)

O + O = O+


Théâtres en présence, Joël Pommerat (pp.12-13)

Cette métaphore qu'on emploie souvent pour dire que la vie est un théâtre n'est pas si fausse et ce monde d'aujourd'hui, ce monde de communication a développé ce processus de brouillage par la représentation. On ne cesse pas de se mettre en scène, de mettre en scène sa parole, son rapport aux autres. L'inverse d'une spontanéité.
Et au théâtre on vient pour autre chose.

Il y a un processus historique dans cette démarche. Je fais le théâtre que j'aimerais voir dans ce monde-là dans lequel je vis. J'ai envie d'aller au théâtre pour voir un instant où ça cesse, où ça cesse enfin de jouer, de composer. Cette utopie n'a rien à voir avec une recherche de pureté. C'est simplement une expérience, une tentative artistique et humaine à la fois : aller vers plus d'abandon et moins de contrôle, aller vers un laisser-être. Non pas dissimuler, non pas composer mais plutôt montrer.

En disant cela, je ne suis pas en train de faire une critique de la société, car moi aussi je suis en représentation permanente, je suis dans des stratégies, je n'échappe à rien de tout ce dont je parle mais c'est fatigant, et ça crée le besoin d'autre chose, ça crée le besoin d'être simplement là.


O + O = O+

Cercles/Fictions, Joël Pommerat (p.36)

Je croyais que le bonheur était inaccessible.
Ou qu'il fallait beaucoup souffrir pour l'atteindre.
Et puis un jour j'ai compris que c'était l'inverse,
que le bonheur était
tout près
presque immédiat.
Ce jour-là, je m'en souviens évidemment... je ne sais plus pourquoi, peut-être parce que j'étais fatigué, je me suis arrêté
j'ai enfin cessé de tourner en rond
et je me suis arrêté là juste au centre de ce cercle que je n'arrêtais pas de dessiner avec mes pieds en marchant
voilà j'étais donc là au centre.
Et puis d'un coup j'ai aussi cesser de penser
j'ai tout arrêté
oui
et tout est devenu évident et simple.
Toutes les choses compliquées qui explosaient dans ma tête ont convergé d'un coup vers le même endroit
elles se sont toutes rejointes et ont formé une cohérence comme jamais je n'aurais pu en rêver de meilleure.
Elles se sont rejointes en un point qui était à la fois le centre du cercle que je traçais en marchant et le centre de ma tête.
Voilà mesdames, messieurs, ce soir, c'est cette expérience que j'aimerais partager avec vous.

Cercles/Fictions, Joël Pommerat (p.37)

Pour jouer à ce jeu, il y a une règle bien sûr !
Mais cette règle est simple comme l'enfance !
La condition pour particper à ce jeu consiste à ... CROIRE...
oui simplement CROIRE.
Croire en quelque chose de très particulier
et qui vous est pourtant très familier.
Oui...
CROIRE... en VOUS...
CROIRE EN VOUS MESDAMES, MESSIEURS.
Avant, vous n'aviez qu'un seul DIEU, unique, en QUI croire et espérer.
Maintenant je vous en propose un autre pour le remplacer.
Un DIEU plus indulgent et plus compréhensif :
oui
VOUS-MEME
oui
c'est cela que je vous propose de réaliser ce soir avec ce jeu
mesdames, messieurs
DEVENIR le DIEU de vous-mêmes !
Et prendre place là ici à ma place au centre
de ce cercle...
Au centre du cercle...
Fabuleux, non ?
Voilà
C'est particulierTOUT LE MONDE !
JOUEZ !

Noir

 

"Voilà

c'est parti

TOUT LE MONDE !

JOUEZ!"


 Joël Pommerat, Cercles/Fictions (p. 37)


 O O = O +


Le troisième volet d'une installation romanesque collective contemporaine "en cercles/fictions"
"Tempo è galant'uomo"
Jeu de société proposé par Laure-Diane Loquet
Jeudi 27 février 2014
   (dans le prolongement de Tempo è correspondance en 2005-2006 sur http://recrearte.org)

à Joël Pommerat 
à l'enthousiasme..
à Leah et au "génie adolescent"..
à Christophe Teillout et aux "Muses orphelines" ..
aux Partenariat avec l'Odéon-Théâtre de l'Europe, La Comédie Française et le Théâtre de La Colline. 

http://tempoetheatre.blogspot.com
 
Une odyssée romanesque polyphonique inter-nautique intergénérationnelle expérimentale
Une mise en perspective historique et critique dans le cadre de l'aventure d'écriture de romans collectifs interactifs : une enquête anthropologique en "cercles/fictions" sur la place du sujet dans l'histoire de la communication et des représentations, pour une école du lecteur, du spectateur, du dramaturge, du metteur en scène, du poète et romancier de sa propre vie, aujourd'hui.. 

"Amant alterna Camenae"
(Les muses aiment les chants alternés)
Virgile


Du héros au personnage suivant le fil d'une intrigue : 1ère étape au Collège

Une remise en cause des notions d'intrigue et de personnages ? 2ème étape au Lycée 
Un retour aux notions d'intrigue et de personnages ? 3ème étape à partir de 18 ans

Le making of des quatre romans collectifs expérimentaux de cette constellation inter-nautique à 5 branches:
Entreprendre pour apprendre "En lisant, en écrivant" : de la lecture à l'écriture à partir des textes fondateurs.


"Eucharis me dit que c'était le printemps


à Clarisse, Léa, Rachel, Sophie, Zeynep, Zoé, Alexandre, Max, Olaf et Victor 
Atelier Théâtre, 2009 (Léa, Rachel Zeynep et Olaf : en 3ème
 Options Théâtre de 1ère et de Tles (2012-2013)

à Franc-Jeu, leur troupe de Théâtre francophone à Mc Gil

 
Victor


 Léa et Max

L'Atelier "Franc-Jeu" à Montréal créé par Victor.
 
"Des graines pour replanter la forêt spirituelle"
Philippe Jaccottet

Victor souhaiterait monter avec sa troupe  La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat
qu'il a rencontré avec sa classe d'Option Théâtre à deux reprises, 
lors d'un entretien que Joël Pommerat a accordé aux élèves de 2de et d'Options Théâtre de 1ères et de Terminales 
à la fin de la représentation de Cendrillon en 2011-2012 aux Ateliers Berthier-Odéon
et en 2013 après celle de La Réunification des deux Corées, qu'il est retourné voir avec ses parents.
Il a également travaillé sur le story-board de La Réunification des deux Corées de La Compagnie Louis Brouillard à la Médiathèque de l'Odéon-Théâtre de l'Europe, avec ses camarades de L'Option Théâtre de Terminales. 

http://tempoereconnaissance.blogspot.com
le dispositif de cette installation romanesque contemporaine polyphonique internau-tique en constellation 
pour continuer à écrire "en cercles/fictions"  après 17 ans,
a été créé pour eux, les étudiants, mais également pour la génération de leurs parents, de leurs grands-parents, 
pour mes amis et mes collègues, 
afin que le dialogue intergénérationnel de ce "théâtre magique" se poursuive après l'école..

Peut-on encore écrire après 17 ans ?

Trouve-t-on encore le temps, l'innocence et l'audace de la gratuité du don et du jeu ?

Après l'école ? 

Que mets-tu derrière le mot "reconnaissance " ?


Elle était belle à l'image du jour qu'elle ne voyait pas; ce jour dont la lumière s'affaiblissait, tandis qu'elle demeurait plongée dans l'obscurité. Mes yeux crevaient l'horizon, ainsi les siens attendaient mes paroles pour s'en faire une vision. Ma petite soeur, immense d'esprit. Le Destin lui avait ôté la vue; après l'avoir regardé de haut, elle avait saisi la plume de l'espoir pour tracer les grandes lignes de sa vie. Je la poussais dans le puits sans fond de l'imagination; je m'étais chargée de lui offrir l'or d'un monde rose que je faisais sien... Elle, me donnait l'espoir de son regard.
Léa (quatrième de couverture proposé en 2009 pour l'Atelier de Théâtreen 3ème 2009)
Option Théâtre de 1ère et de Tles (2012-2013)

On aligne les pièces, l'une derrière l'autre, elles ne se touchent pas, ne se connaissent pas. Un simple geste, un petit coup de pouce, et voilà que tout commence. La première vacille, perd l'équilibre, tombe, la deuxième l'imite, le reste suit. La chaîne ne s'arrête pas, les chutes se succèdent, les pièces se touchent, se rencontrent. On perd le cours des événements, plus de début, plus de fin, juste une suite interminable. Si on en retire une, on change l'avenir, chaque pièce est unique, mais existe pour compléter le jeu.
Zeynep (quatrième de couverture proposé en 2009 pour l'Atelier de Théâtre en 3ème 2009)
Option Théâtre de 1ère et de Tles (2012-2013)

N'oubliez pas, ce n'est qu'un jeu.. 

Une invitation à l'écriture romanesque..

pour "un pas de deux"

une autre façon d'écrire..

de se rencontrer..

de se connaître et de se reconnaître..

avec bienveillance et indulgence..

 

"Voilà

c'est parti

TOUT LE MONDE !

JOUEZ!"


 Joël Pommerat, Cercles/Fictions (p. 37)

 Rubrique Jeu de société


O O

"Tempo è galant'uomo"

Figaro
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (III,5)